Les droits des parents détenus

Droits parentaux et maintien du lien avec les enfants

« Est-ce quun parent en détention conserve ses droits parentaux ? »

L’incarcération d’un parent ne signifie pas automatiquement la perte de ses droits parentaux. Sauf décision contraire, un parent détenu conserve le droit d’exercer l’autorité parentale (prise de décision quant à l’éducation, la santé, la religion, etc.). Cependant, un juge peut décider de suspendre ou de retirer l’autorité parentale si l’incarcération du parent représente un danger pour l’enfant ou si elle empêche l’exercice de ses responsabilités.

« Le parent en détention peut-il perdre définitivement ses droits parentaux ? »

Non. Le retrait de l’autorité parentale peut être ordonné par le juge pénal (au moment du prononcé de la sanction) ou le juge aux affaires familles, lorsque le parent incarcéré représente un danger pour son enfant, notamment s’il a été condamné pour des faits de violences, de maltraitance ou d’abandon. De même, si le parent est détenu pour une longue durée et ne maintient aucun lien avec son enfant ou le second parent, le juge peut considérer qu’un retrait de l’autorité parentale est dans l’intérêt de l’enfant. Toutefois, dès sa sortie de détention, le détenu peut saisir le Juge pour recouvrer ses droits.

« Qui soccupe des enfants pendant lincarcération dun parent ? »

Lorsqu’un parent est incarcéré, la prise en charge de ses enfants dépend de la situation familiale. Si l’autre parent est présent et en mesure d’exercer l’autorité parentale, il prend naturellement en charge les enfants. Si l’autre parent est absent, décédé ou incapable d’assurer cette responsabilité, l’enfant peut être confié à un proche (grand-parent, oncle, tante, etc.). Il s’agira alors d’un placement décidé par le Juge des enfants. Lorsque la garde est confiée à un proche, une délégation d’autorité parentale peut être mise en place par le Juge aux affaires familiales afin de formaliser cette prise en charge. L’objectif est de garantir la continuité de l’éducation et du bien-être de l’enfant tout en maintenant, si possible, un lien avec le parent détenu. Que ce soit l’une ou l’autre des procédures, Maître Brandy peut vous aider à formuler la demande.

« Que se passe-t-il si aucun proche ne peut soccuper des enfants dun parent détenu ? »

Dans ce cas, l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) peut être saisie afin de mettre en place un placement provisoire en famille d’accueil ou dans un foyer. Cette décision est prise par un juge des enfants, qui évalue la situation et s’assure que l’enfant bénéficie d’un environnement stable et sécurisé. Le placement peut être provisoire ou prolongé en fonction de la durée de l’incarcération du parent et des perspectives de réinsertion. L’objectif est toujours de favoriser une solution qui préserve l’intérêt supérieur de l’enfant, en envisageant si possible une réunification avec son parent après la sortie de prison.

« Que se passe-t-il si les deux parents sont incarcérés en même temps ? »

La première option est de le confier à un membre de la famille, comme les grands-parents, les oncles ou les tantes, avec ou sans intervention judiciaire. Si aucun proche ne peut s’occuper de l’enfant, un juge peut désigner un tuteur légal ou confier la garde aux services de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), qui pourra organiser un placement en famille d’accueil ou en foyer. Dans certains cas, les parents détenus peuvent demander à maintenir un contact régulier avec leur enfant à travers des visites encadrées, des appels téléphoniques ou des échanges de courriers. Si l’un des parents est libéré avant l’autre, il peut demander à récupérer la garde, sous réserve d’une évaluation du juge. L’objectif reste toujours de garantir l’intérêt supérieur de l’enfant, en favorisant une solution stable et sécurisante pour son développement.

« Peut-on demander la garde exclusive des enfants dun parent en détention ? »

Oui. Cette demande doit être formulée auprès du juge aux affaires familiales (JAF), qui évaluera si la situation justifie un changement des modalités d’exercice de l’autorité parentale, notamment si le parent détenu purge une peine longue ou ne participe plus à la vie de son enfant. Toutefois, si certains critères sont réunis, la garde exclusive peut être remise en question à sa sortie de détention.

« Comment un parent détenu peut-il maintenir un lien avec ses enfants ? »

Les visites au parloir, bien qu’elles ne soient pas adaptées à un enfant mineur, constituent le principal moyen de contact. Pour préserver un lien affectif au quotidien, les correspondances écrites, comme les lettres et les dessins, sont essentielles, permettant aux enfants d’exprimer leurs émotions et aux parents de rester impliqués dans leur vie. A la demande du parent détenu, un droit de correspondance peut être ordonné par le Juge aux affaires familiales. Les appels téléphoniques par la cabine sont autorisés sous certaines conditions et selon le règlement de l’établissement pénitentiaire, offrant ainsi une possibilité de communication plus régulière. Dans certaines prisons, les unités de vie familiale (UVF) permettent des rencontres prolongées dans un cadre plus intime, favorisant un rapprochement entre le parent et son enfant. Enfin, un parent détenu peut, sous certaines conditions, bénéficier de permissions de sortie pour assister à un événement familial important, comme une naissance, un enterrement ou une hospitalisation. Le Cabinet de Maitre BRANDY peut vous aider à formuler une telle demande.

« Qui décide si un enfant peut rendre visite à un parent en prison ? »

En premier lieu, c’est le titulaire de l’autorité parentale, souvent l’autre parent ou un tuteur légal, qui peut accepter ou refuser les visites. En cas de désaccord ou de situation complexe, le juge aux affaires familiales ou le juge des enfants peut être saisi pour trancher, en prenant en compte l’intérêt supérieur de l’enfant. L’administration pénitentiaire fixe le règlement concernant les visites.

Elle impose des formalités pour l’identification de l’enfant et de son accompagnant. Il est nécessaire de présenter une pièce d’identité et un livret de famille pour prouver le lien de parenté. La présence d’un adulte (parent, tuteur ou autre membre de la famille) est requise pour les visites des enfants en bas âge.

« Un parent en prison doit-il continuer à payer une pension alimentaire ? »

Un parent détenu reste tenu de verser une pension alimentaire ordonnée avant son incarcération.. Si le parent incarcéré perçoit des revenus en prison, notamment en étant classé, il doit continuer à verser la pension. En revanche, s’il ne dispose d’aucune ressource financière, il peut saisir le juge aux affaires familiales (JAF) pour demander une cessation du versement. L’autre parent, quant à lui, peut solliciter la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) afin de bénéficier de l’Allocation de Soutien Familial (ASF) en cas de non-paiement de la pension.

Si aucun paiement n’est effectué et qu’aucune demande de révision n’a été engagée, le non-paiement d’une pension alimentaire peut être considéré comme un abandon de famille, une infraction passible de sanctions pénales, incluant une peine pouvant aller jusqu’à deux ans de prison et une amende de 15 000 euros. Par ailleurs, la dette sera due à la sortie de détention.

« Est-il possible pour un parent détenu d’être libéré plus tôt pour des raisons familiales ? »

Oui. Un détenu peut demander une libération conditionnelle s’il a purgé une partie de sa peine et s’il peut démontrer qu’il a un projet de réinsertion familiale et professionnelle solide. Dans certains cas, il est également possible d’obtenir un aménagement de peine, comme un placement sous bracelet électronique ou en semi-liberté, permettant au parent de reprendre progressivement son rôle au sein du foyer. Enfin, une suspension de peine pour raisons familiales graves peut être envisagée si l’enfant du détenu est gravement malade ou en danger, nécessitant la présence du parent. Ces décisions sont prises par un juge d’application des peines, qui évalue l’impact de la libération sur la réinsertion du parent et le bien-être de l’enfant.

« Comment un parent peut-il préparer son retour auprès de ses enfants après sa libération ? »

Le parent doit anticiper sa sortie et stabiliser sa situation personnelle, en trouvant un logement, un emploi ou une formation, afin de garantir un environnement de vie sécurisant pour l’enfant. Enfin, si la garde de l’enfant a été confiée à un autre membre de la famille pendant l’incarcération, un passage progressif vers une reprise de la garde peut être envisagé, sous l’autorité du juge aux affaires familiales (qui pourra être saisi à l’approche de la fin de peine).

« Quen est-il de la reconnaissance de paternité ou de maternité en détention ? »

La reconnaissance de paternité ou de maternité est un droit fondamental, y compris pour les personnes détenues. Une mère détenue est automatiquement reconnue comme telle à la naissance de l’enfant. En revanche, un père incarcéré peut reconnaître son enfant avant ou après la naissance en effectuant une déclaration auprès de l’officier d’état civil. Cette démarche peut être réalisée en mairie ou, dans certains cas, par l’intermédiaire du greffe de l’établissement pénitentiaire. Le père peut également engager une procédure en contestation de paternité aux fins de voir reconnaitre sa paternité depuis la détention. Le Cabinet de Maitre BRANDY a assisté plusieurs détenus à cette fin.

« Une femme enceinte en prison peut-elle garder son enfant après laccouchement ? »

Une femme enceinte incarcérée peut garder son enfant avec elle après l’accouchement, mais uniquement jusqu’à l’âge de 18 mois, conformément à l’article D216-22 du Code de procédure pénale. Pour cela, des espaces spécialement aménagés sont prévus afin d’assurer des conditions de vie adaptées à l’enfant. Au-delà de cet âge, l’enfant doit être confié à un membre de la famille ou à l’ASE.

Les parents détenus conservent leurs droits parentaux, bien que leur exercice soit limité. Le maintien du lien avec lenfant est encouragé, mais encadré par des règles spécifiques. Ainsi, lobjectif principal reste de préserver lintérêt de lenfant tout en garantissant aux parents détenus la possibilité dexercer leur rôle parental dans la mesure du possible. Le Cabinet de Maitre BRANDY peut vous assister dans toutes les procédures relatives à l’exercice de vos droits parentaux.

Publié en mars 2025 – Coécrit par Me BRANDY et Alyssa AJAS, Juriste

Avocat détention – Avocat Fresnes – Avocat 94 – Droits parentaux

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Pauline Brandy
Avocat au barreau de Val-de-marne – Créteil

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