Le rodéo urbain

Les rodéos motorisés

Le rodéo urbain est une pratique consistant à effectuer des courses, des acrobaties et des excès de vitesse (soit des manoeuvres dangereuses) sur la voie publique, majoritairement à l’aide de motos, scooters ou quads. Cette infraction peut évidemment également être constituée au volant d’une voiture. Bien que ce phénomène ne soit pas nouveau, il s’est intensifié ces dernières années dans certaines villes, notamment en raison de son exposition sur les réseaux sociaux (snapchat, telegram, etc.) et de l’attrait qu’il exerce sur une partie de la jeunesse.

« Maitre, c’est quoi un rodéo urbain ? »

Pour que l’infraction de rodéo urbain soit caractérisée, trois éléments doivent être réunis selon l’article L.236-1 du Code de la route :

  • Le manquement à une obligation particulière de prudence ou de sécurité prévue par le code de la route.
  • Un comportement répété. Un fait isolé ne saurait constituer l’infraction.
  • Un trouble à la tranquillité ou l’ordre public

« Le rodéo urbain est-il interdit par la loi ? »

Oui. Depuis la loi du 3 août 2018, cette pratique est reconnue comme un délit sanctionné par la Loi, inscrit dans le Code de la route. L’objectif de cette législation est de sanctionner les comportements dangereux sur la voie publique et de lutter contre un phénomène qui met en péril la sécurité des conducteurs, des piétons et des autres usagers de la route. Cette interdiction vise également à prévenir les nuisances sonores et les troubles à l’ordre public causés par ces rassemblements illégaux.

« Quelles sont les sanctions prévues pour les participants à un rodéo urbain ? »

La loi prévoit une peine pouvant aller jusqu’à un an de prison et 15 000 euros d’amende dès la première infraction (article L.236-1 du Code de la route). En cas de circonstances aggravantes (en réunion, défaut de permis, sous stupéfiants ou sous l’empire de l’état alcoolique), les peines peuvent être portées à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. En plus de ces sanctions, les tribunaux peuvent prononcer la confiscation du véhicule utilisé, la suspension ou l’interdiction de passer le permis de conduire, ainsi que l’obligation de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière.

« Les spectateurs ou les organisateurs peuvent-ils aussi être sanctionnés ?»

Oui. Les organisateurs de rodéos urbains sont passibles de sanctions pénales, car ils facilitent et encouragent ces comportements dangereux. Les spectateurs, bien que leur simple présence ne soit pas toujours répréhensible, peuvent être poursuivis s’ils incitent, encouragent, les conducteurs à commettre des infractions. L’ensemble de ces agissements est sanctionné jusque’à 2 ans d’emprisonnement et 30.000 € d’amende (article L.236-2 du Code de la route). Par ailleurs, ils encourent également les peines complémentaires visées à l’article L.236-3 du Code de la route.

« Quels moyens sont mis en place pour identifier et arrêter les contrevenants ? »

Les autorités disposent de plusieurs outils pour identifier les auteurs de rodéos urbains et procéder à leur interpellation. Les caméras de vidéosurveillance permettent d’observer les infractions en temps réel et d’identifier les plaques d’immatriculation ou les visages des conducteurs. Les drones et hélicoptères (bien que plus rares) sont également utilisés pour surveiller les regroupements et suivre les fuyards en toute sécurité. En outre, les forces de l’ordre exploitent les publications sur les réseaux sociaux (notamment snapchat) où de nombreux participants diffusent leurs exploits, ce qui facilite leur identification. Enfin, les véhicules saisis font l’objet d’expertises afin de retrouver leurs propriétaires et de remonter aux auteurs des infractions.

« Comment les forces de l’ordre luttent-elles contre ce phénomène ?»

Les forces de l’ordre organisent régulièrement des opérations de surveillance et d’interpellation dans les zones sensibles, en ciblant les quartiers où ces événements sont fréquents. Des patrouilles renforcées sont mises en place pour dissuader les rassemblements, et des barrages routiers permettent de contrôler et d’identifier les conducteurs. En parallèle, la police et la gendarmerie collaborent avec les municipalités pour sensibiliser les jeunes aux dangers de cette pratique et prévenir sa propagation.

« Y a-t-il des alternatives légales proposées aux amateurs de sensations fortes (circuits, événements encadrés, etc.) ? »

Plusieurs alternatives légales existent pour ceux qui souhaitent pratiquer la moto ou la conduite sportive en toute sécurité. Certains circuits proposent des sessions spécialement dédiées aux jeunes pilotes afin qu’ils puissent s’initier à la conduite rapide dans un cadre sécurisé. Des événements encadrés, comme des stages de pilotage ou des compétitions officielles, permettent également de canaliser cette passion dans un environnement où les règles de sécurité sont respectées.

En conclusion, le rodéo urbain est une pratique dangereuse menaçant la sécurité publique. Malgré son interdiction et des sanctions sévères, elle continue de se développer sous l’influence des réseaux sociaux. Pour y faire face, les forces de l’ordre et les municipalités renforcent la répression et la prévention, en proposant des alternatives légales. Cependant, la sensibilisation des jeunes par les parents et les éducateurs reste essentielle pour lutter efficacement contre ce phénomène.

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Publié en février 2025 – Coécrit par Me BRANDY et Alyssa AJAS, Juriste

Avocat 94 – Avocat Rodéo Urbain – Avocat Saint Maur – Créteil – Sanctions rodéo urbain

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Pauline Brandy
Avocat au barreau de Val-de-marne – Créteil

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