L'effacement d'une condamnation de casier judiciaire
L’effacement d’une condamnation de casier judiciaire
Une condamnation pénale, même ancienne, peut être un véritable obstacle à la réinsertion sociale ou professionnelle. Elle peut empêcher l’accès à certains métiers, entraver une reconversion, ou fragiliser des projets personnels. Nombreux sont ceux qui se demandent s’il est possible d’effacer une mention du casier judiciaire et, si oui, dans quelles conditions.
« Une condamnation peut-elle être retirée du casier judiciaire ? »
Il est tout à fait possible d’effacer certaines condamnations du casier judiciaire, selon le type de peine prononcée, la nature de l’infraction et le temps écoulé.
Le casier judiciaire comprend trois bulletins, soumis à des règles différentes :
- Le bulletin n°1 contient l’intégralité des condamnations et n’est accessible qu’aux autorités judiciaires.
- Le bulletin n°2, consulté par certaines administrations ou employeurs publics, présente un contenu restreint.
- Le bulletin n°3, délivré sur demande à la personne concernée, ne fait apparaître que les condamnations les plus graves.
Les possibilités d’effacement varient selon le bulletin et la gravité des faits inscrits.
« Est-il prévu un effacement automatique des condamnations ? »
Pour certaines infractions, la loi organise un effacement automatique du casier, par le mécanisme de la réhabilitation de plein droit, à condition qu’aucune nouvelle condamnation n’ait été prononcée dans l’intervalle. Ces délais varient selon la peine.
Le temps seul ne garantit pas toujours la disparition des condamnations. Certaines peines graves peuvent rester indéfiniment inscrites au bulletin n°1, sans possibilité d’effacement automatique.
En revanche, les bulletins n°2 et n°3 peuvent, dans de nombreux cas, redevenir vierges si la personne n’a pas récidivé et si les délais d’effacement sont atteints.
L’appréciation de la situation nécessite donc une analyse individualisée du contenu du casier judiciaire et des objectifs poursuivis (emploi, concours, naturalisation…).
« Quelles démarches entreprendre pour faire effacer une condamnation ? »
Toute personne condamnée pour une contravention, un délit ou un crime peut, sous certaines conditions, solliciter une réhabilitation judiciaire afin d’obtenir l’effacement des mentions de son casier judiciaire, en particulier des bulletins n°2 et n°3.
La demande de réhabilitation doit être adressée par écrit au procureur de la République du lieu de résidence du requérant. Elle doit être motivée et argumentée : la personne condamnée devra démontrer qu’elle a adopté, depuis l’exécution de sa peine, un comportement irréprochable, traduisant une réelle volonté de réinsertion.
En outre, le demandeur doit apporter la preuve du paiement intégral de l’amende s’il y a été condamné, ainsi que le règlement des dommages et intérêts éventuellement dus à la victime.
La requête doit porter sur l’ensemble des condamnations non encore effacées figurant au casier judiciaire. Elle mentionnera avec précision les dates des condamnations, ainsi que les différents domiciles occupés depuis la fin de la peine, afin de permettre aux autorités de procéder aux vérifications nécessaires.
« Quels sont les délais pour demander un effacement du casier judiciaire ? »
Les délais pour formuler une demande de réhabilitation judiciaire varient en fonction de la nature de la peine prononcée :
- Un délai d’un an pour les contraventions ;
- Un délai de trois ans pour les peines correctionnelles ;
- Un délai de cinq ans pour les peines criminelles.
Ces délais ne commencent pas tous à la même date. Ils sont calculés à partir d’un point de départ qui dépend du type de peine :
- Pour une condamnation à une amende, le délai commence à courir à compter du jour où la condamnation est devenue définitive ;
- Pour une peine d’emprisonnement, le délai débute à partir de la libération définitive ou de la libération conditionnelle, à condition qu’elle n’ait pas été révoquée ;
- Pour les autres peines, le délai commence à courir une fois la sanction entièrement exécutée.
Si la juridiction fait droit à la demande, les condamnations concernées sont effacées des bulletins n°2 et n°3 du casier judiciaire. Toutefois, elles demeurent inscrites sur le bulletin n°1, réservé aux autorités judiciaires.
En cas de rejet de l’effacement d’une condamnation du casier judiciaire, il est possible de présenter une nouvelle demande après un délai de deux ans, à condition de justifier d’éléments nouveaux ou d’une évolution favorable de la situation personnelle.
« Maître, est-il possible de demander la non-inscription d’une condamnation au casier judiciaire ? »
Lors de l’audience pénale, il est aussi possible de solliciter une dispense d’inscription de la condamnation au bulletin n°2 ou n°3. Cette demande, faite en amont ou à l’audience par l’avocat, permet d’éviter toute inscription gênante, notamment pour les professionnels ou les jeunes en insertion. Le juge apprécie au cas par cas s’il convient de faire droit à la demande de non-inscription. Cette décision repose à la fois sur la gravité des faits reprochés et sur la situation personnelle du condamné.
Lorsque cette dispense est accordée, la condamnation n’apparaît ni sur le bulletin n°2, ni sur le bulletin n°3. En revanche, elle demeure mentionnée sur le bulletin n°1, accessible uniquement aux autorités judiciaires.
Il convient de noter que cette dispense est exclue pour certaines infractions particulièrement graves, telles que :
- Le meurtre ou l’assassinat,
- Le proxénétisme impliquant un mineur,
- Le recours à la prostitution d’un mineur,
- Les agressions sexuelles ou les viols, qu’ils soient commis sur un majeur ou sur un mineur.
« L’effacement du casier judiciaire supprime-t-il toutes les traces de condamnations ? »
Le casier judiciaire n’est pas le seul fichier contenant des informations sur une infraction. Il existe également le TAJ (Traitement des Antécédents Judiciaires), qui enregistre des faits même en l’absence de condamnation (garde à vue, mise en cause, classement sans suite).
L’effacement d’une mention du casier judiciaire n’efface pas automatiquement les données présentes dans ces fichiers. Une demande spécifique doit être adressée au ministère de l’Intérieur. Ces traitements sont soumis au Règlement général sur la protection des données (RGPD) et relèvent de la compétence de la CNIL en cas de litige.
« Pourquoi faire appel à un avocat pour un effacement du casier judiciaire ? »
L’effacement du casier judiciaire repose sur un ensemble de règles complexes, qui varient selon la nature de la condamnation, la finalité recherchée (effacement du B2, B3 ou B1), et les délais applicables. Un avocat est indispensable pour :
- Vérifier la recevabilité d’une demande d’effacement,
- Déterminer la bonne procédure et la bonne juridiction,
- Préparer un dossier argumenté, avec les pièces utiles,
- Accompagner la personne à l’audience et porter sa voix,
- Faire valoir ses droits en matière de fichiers policiers.
Maître Brandy dispose d’une solide expérience en droit pénal. Le Cabinet accompagne ses clients dans toutes les démarches visant à effacer les traces judiciaires d’un passé révolu, afin de favoriser la réinsertion, la reconstruction personnelle et la reprise d’une vie professionnelle sereine.
Grâce à une connaissance approfondie des pratiques des juridictions, Maître Brandy vous aide à optimiser vos chances d’obtenir un effacement, qu’il soit automatique ou sur demande, et à retrouver une pleine liberté d’avenir.
Publié en juillet 2025 – Coécrit par Me BRANDY et Nurgul DAGLI, Juriste
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